Ni fanzine ni manifeste, opticalsound lutte à sa manière contre la standardisation des objets du monde, l’allégeance de l’information et de la critique à l’argent et aux médias.
La plupart des grandes institutions, les salles de ventes ou les galeries
internationales sont devenues aujourd’hui des trous noirs qui aspirent
l’entière surface d’expression et d’exposition. Elles imposent normes,
règles et protocoles directement liés au marché. White cube / black cube :
caisson sensoriel, espace de neutralisation et d’aveuglement.
Flux de communication de plus en plus sophistiqué et impossible à stopper :
Annonces, invitations, publireportages, newsletters, dossiers de presse…
On expose comme on achalande un concept-store, on édite comme
on copie-colle, on informe comme on tweete…
Les alternatives en faible miroir participent à la bonne conscience collective et s’épuisent à maintenir des zones encore possibles mais de moins en moins viables avant l’effacement
définitif dans l’ultra-vitesse.
Rien ne se fixe, tout se perd.
Ici nous tentons d’appuyer sur pause. Pas plus, pas moins.
Nous concevons cette édition à notre manière, avec nos qualités et nos
défauts, nos limites aussi – en toute lucidité et sans compte à rendre.
La difficulté n’est plus de penser ou de créer, mais de diffuser et de se financer. L’émiettement et la virtualisation des données participent à la mise à nu du tout et engendrent le rien. L’économie – même de survie – occupe l’espace central de l’art et la périphérie bascule dans la précarité.
Le ciel étoilé se fissure, l’étau se resserre.
L’art quitte l’art…
Un art en dehors du monde l’art…
Ce numéro est en grand écart, entre deux continents sous pression, dont la dérive et l’émancipation réciproques ne seront pas le résultat d’un séisme brutal mais d’un lent et douloureux arrachement. Nous sommes dans cette phase de transition : chaotique, complexe, angoissante, dévastatrice mais nécessaire. IN AND OUT & OUT AND IN.
Chacun doit alors interroger et repenser de façon drastique sa position, sa pratique, son écosystème et sa participation au monde de l’art.
Chacun sa foulée.
OpticalSound est une surface de
fixation, une zone de plaisir,
un développé incertain.
244 pages

Sébastien - Antoine Orand
Tanière de lune - Maria-Mercé Marçal
Temps d'arrêt - Etienne Buyse
Pénurie - Zivo, Jérôme Meizoz
Économies silencieuses et audaces approximatives - Guy Chevalier [& coll.]
Musée des Beaux-Arts - Pierre Martel
Entretiens – Jérôme Dupeyrat
Le chateau enchanté - Atelier Mclane
In The Navy - Julien Kedryna
Anarchitecte - Olivier Verdique alias Alvar Le Corvanderpius
il y avait une ville - Laeticia L'Heureux
Assembly - Sam Porritt
Aristide n°4
Aurore Colbert - Marie Mons
Je ne peux pas ne pas - Geneviève Romang
Cuadernos - Henry Deletra
Bande Annonce - Cinéma & Bande Dessinée - Coll.
Regards croisés — Gekreutze Blicke - Yeloyolo
Sans titre - Chris Kiss
Editer l’art – Leszek Brogowski
IBM – Graphic Design Guide from 1969 to 1987
La mémoire en acte - Quarente ans de création musicale
ADBC du Dessin - Jacques Floret
Un cheval, des silex - Benoît Maire, Sally Bonn
Hérésie Étiologique - coll.
Mökki n°4
Critique d'art n°54 

