L’enjeu de SANS (FR) 1628-1924 est de mettre en évidence l’irrépressible essor en France, des Lumières au commencement du XXe siècle, d’une forme, d’un genre d’écriture aux mille facettes qui va de soi et s’épanouit dans le devenir commun. Cette forme est le Sans, c’est-à-dire la lettre sans empattements, ou « bâton » comme on l’appelle encore aujourd’hui dans certains manuels scolaires. Sans : une préposition qui désigne ce qui manque, fait défaut, n’est pas, ou plus, présent. En typographie, ce terme fait référence aux caractères dépourvus d’empattements, ces traits horizontaux, situés perpendiculairement à l’extrémité des fûts des lettres de l’alphabet latin. Comment évoquer, décrire une chose si évidente, qui peut aussi bien émaner de quelques gestes personnels et simples que d’un processus technique complexe ?
Après avoir publié Essaime, livre personnel de Sébastien Morlighem, il était naturel pour Non Standard de publier SANS (FR) 1628-1924, en co-édition avec l’Ésad d’Amiens. Comme Lettres du Havre, Scriptopolis ou Couleurs sur la plage, mais à sa manière, SANS montre avec une extrême délicatesse des lettres dans la rue, des enseignes, des messages, des photos des peintures des dessins des esquisses des gravures, des bâtiments, des hommes et des femmes, des enfants des métiers des habits des engins, la vie au fil du temps en France, entre 1628 et 1924. Ce livre se regarde sans fin, il se feuillette avec délice. Le double noir est un miracle, la suite de papiers est une expérience unique, le jeu dans la reliure est exquis. SANS vient rappeler notre raison d’être : faire des expériences de lecture et d’écriture. Seul avec cette suite d’images pendant 340 pages, on est en éveil comme jamais. On cherche, on fouille, on balaie, on s’attarde, on scrute on déguste on virevolte on trouve, on revient en arrière, on s’interroge, on avance vite, on y retournera plus tard, on se régale. On se perd dans l’essai visuel qui se densifie, on navigue dans la beauté. Puis vient l’essai textuel, entremêlé de vignettes légendées, qui nous éclaire et donne envie de retourner voir les images. Faire SANS, avoir SANS, être avec SANS, est une chance immense. Je vous la souhaite.
Élodie Boyer
356 pages.


Flynn zine # 1 - Flynn Maria Bergmann
Cyclone - Juliette Chalaye
Slow Down Abstractions - Adrien Vescovi
Les glaciers - Lorraine Druon
Tools #04 – Couper / To Cut
Tropism - Nhu Xuan Hua
ADBC du Dessin - Jacques Floret
Blanche Endive - Grégoire Motte & Gabriel Mattei
Birds - Damien Poulain
Cosmopolites - Christoffer Ellegaard
Talweg 6 - La distance
A book (untitled) - Maya Strobbe
RÉVÉSZ LÁSZLÓ LÁSZLÓ , Not Secret
Dans la Lune - Fanette Mellier
La grande surface de réparation - Gilles Pourtier
Délié - Baptiste Oberson
Spectres n°4 - Mille voix
Wayfaring - Patrick Messina, André S. Labarthe
Gnose & Gnose & Gnose - Aymeric Vergnon-d'Alençon
Retour d'y voir - n° 1 & 2 - Mamco
Tanière de lune - Maria-Mercé Marçal
Économies silencieuses et audaces approximatives - Guy Chevalier [& coll.]
Aurore Colbert - Marie Mons
Turbo Decompress - Coll.
interférence - 2 - maycec
Saint Julien l'hospitalier Tome 2 - Claire Pedot
Philonimo - Le Canard de Wittgenstein - Alice Brière-Haquet, Loïc Gaume
Bacon le Cannibale - Perrine Le Querrec
The life of Ruben - Bernardo Sousa Santos
Autoportrait - Carla Lonzi
Aristide n°4
In The Navy - Julien Kedryna
Pluie - Coll. - Lagon revue
Le vieux père - Laurent Kropf
Der Erste Rotkehlchen - Le livre 











