Madame Perez vit seule dans sa maison en zone inondable. Il pleut, le niveau du fleuve monte, le déluge se fait sentir. Madame Perez attend ses trois enfants pour le déjeuner mais arriveront-ils à temps, avant que la route ne soit coupée ?
Nous plongeons dans la tête de Madame Perez. Alors qu’elle rationalise ses gestes et ses pensées, elle décortique ses tâches domestiques, l’alimentation de ses enfants, sa gestion des catastrophes quotidiennes. Le monologue déborde, une vague logique la pousse à argumenter pour un nouveau régime alimentaire destiné uniquement à réduire les corps des garçons, « ces faiblards qu’il faudrait annihiler ». Madame Perez rit de la déconfiture à venir et nous rions avec elle. Puis, sa pensée accélère : le tribunal des mères, le tribunal des pères, la condition des demi-vies, la violence infligée par les instances de domination… Avec un humour terrible, se dessine le portrait d’une femme, en proie à la colère et à la folie, qui agit pour un nouvel ordre mondial.
Le texte est accompagné d’une postface de Cindy Coutant.
Estelle Benazet Heugenhauser est une autrice franco-autrichienne. Née en 1985, elle grandit en banlieue parisienne.
Ses textes mettent en scène des corps qui s’éprouvent. Désir, faim, dépense génèrent l’action et métabolisent l’exercice du pouvoir.
Son travail d’écriture mêle théorie et fiction. Il est diffusé sous forme de livre (Bêcher son visage, 2020, Autre saison 2021, éditions de la Chambre verte) ; dans des revues (A.O.C., La Déferlante, Sabir) ; dans des expositions lors de performances publiques (Villa Belleville, Centre Pompidou) ; ou sous forme de pièces radiophoniques (DUUU radio, Radio Marais).
Estelle Benazet Heugenhauser mène aussi une recherche doctorale en création littéraire à l’Université Côte d’Azur, intitulée : Écrire avec les Affamées, manière de manger dans la littérature contemporaine.
En 2020, avec Cindy Coutant, artiste et chercheuse, elle co-fonde le duo l4bouche : elles traduisent, écrivent, exposent et performent des réalités brutales, des preuves d’altérités radicales engendrées par le capitalisme tardif.
128 pages.


Mökki n°4
The Barefoot Promise - Pierre Leguillon
Geographia - Christine Demias
La beauté d'une musique qui ne compte pas - Kenneth Gaburo
Pas vu Pas pris - Collectif, Olivier Deloignon, Guillaume Dégé
< - Gabriel Kuri
Migrant Mother, Migrant Gender - Sally Stein
Critique d'art n°54
Le Choix du peuple - Nicolas Savary, Tilo Steireif
Dark optics - David Claerbout
RISO Le Lézard de Heidegger - Philonimo 4 - Sophie Vissière
Comme si la nuit avait dévoré le Monde - Philippe Baudouin, Jean-Baptiste Carobolante
Dans la Lune - Fanette Mellier
Holy Mountain - Maia Matches, Knuckles & Notch
Tomber dans l'escalier - Jasper Sebastian Stürup
Dernier royaume - Quentin Derouet
Le dos des choses - Guillaume Goutal
Le singe et le bijoux - Roxane Lumeret
Imagos - Noémie Lothe
Il est si difficile de trouver le commencement - Helen Thorington 





