Depuis quelques années, la trajectoire théorique et politique de Carla Lonzi, critique d’art, puis figure centrale du féminisme italien, fait l’objet d’une redécouverte : celle qui a pensé ensemble le féminisme et le monde de l’art, le pouvoir et l’émancipation des femmes, est en train de devenir une figure incontournable tant pour l’histoire du féminisme que pour celle de l’art.
Dans ce livre, qui se fonde sur des nouvelles recherches d’archives, Giovanna Zapperi reconstruit le parcours de Carla Lonzi à travers l’analyse de la « créativité radicale » d’une pensée et d’une pratique qui se situe dans le contexte des relations entre l’art et le féminisme dans l’Italie des années 1960 et 1970. Pour Carla Lonzi, arrêter la critique d’art n’a pas signifié arrêter de critiquer l’art : ses écrits montrent un intérêt constant pour l’art, ses institutions, ses mythes et ses langages, qu’ils ne cessent d’interroger. Ces écrits nous permettent ainsi de réfléchir aux formes de la subordination liées au genre, aux rôles sociaux qui ne cessent de se reproduire, à l’art dans son implication avec le pouvoir et la différence des sexes.
Voir aussi Carla Lonzi.
Ancienne pensionnaire de la Villa Médicis, Giovanna Zapperi est professeure d’histoire de l’art contemporain à l’Université de Tours. Elle est notamment l’auteure de L’artiste est une femme. La modernité de Marcel Duchamp (PUF, 2012) et a édité la traduction française de l’ouvrage de Carla Lonzi, Autoportrait (JRP|Ringier, 2012).