Première traduction française du premier roman de l’artiste, activiste et théoricienne féministe radicale canadienne.
Publié par les éditions Semiotext(e) en 1998 sous le titre Airless Spaces, Zones mortes est le premier roman de Shulamith Firestone. Elle écrit ces courtes nouvelles alors qu’elle s’écarte progressivement d’une carrière d’activiste féministe et se trouve dans un état de plus en plus proche de l’asphyxie. Ces histoires sont celles de personnes en proie à la pauvreté presque institutionnelle de New York, mises en danger par des allers et retours entre hôpital psychiatrique et quotidien sclérosé. Sur la quatrième de couverture de l’édition originale, on lit les mots de la poète Eileen Myles : « Le vingtième siècle, qui m’est le plus familier, n’a pas fini d’exploser en particules de plus en plus minces. La fable radicale que nous conte de l’intérieur Shulamith Firestone s’infiltre en nous comme une fine pluie abrasive. Elle nous annonce une disparition orchestrée par l’institutionnalisation de ce siècle, qui nous dépouille de tout notre être jusqu’à ce qu’il ne reste plus personne pour fermer la porte. »
L’édition en français proposée ici, dans une traduction d’Émilie Notéris, est accompagnée d’un texte de Chris Kraus, autrice et première éditrice du livre.

« J’ai rêvé que je me trouvais sur un navire en perdition. Il s’agissait d’un luxueux paquebot à l’instar du Titanic. L’eau s’infiltrait doucement, les passagers et les passagères se savaient condamné·e·s. Allégresse et gaieté régnaient sur les deux ponts supérieurs, nous étions sur notre 31, nous mangions, buvions et rions, puisque bientôt nous ne serions plus. Une note d’hystérie planait néanmoins sur les réjouissances ; j’observais ici et là des choses étranges se dérouler comme dans un dessin de Grosz. »
Shulamith Firestone, Zones mortes
Shulamith Firestone (née en 1945 à Ottawa et décédée en 2012 à New York) est une artiste, activiste et théoricienne féministe. Après avoir étudié la peinture au Art Institute de Chicago, elle déménage à New York et contribue à fonder les groupes féministes New York Radical Women (1967), Redstockings (1969) et New York Radical Feminists (1969). En 1970, alors âgée de 25 ans, elle publie The Dialectic of Sex: The Case for a Feminist Revolution. Firestone théorise le communisme cybernétique comme système permettant la libération des femmes, mettant un terme aux inégalités biologiques et sociales liées à la reproduction et à l’éducation des enfants, notamment par le biais d’une émancipation technologique.
Postface de Chris Kraus.
Traduit de l’anglais (américain) par Émilie Notéris (titre original : Airless Spaces, Semiotext(e), 1998).
Conception graphique : Sophie Demay & Maël Fournier-Comte (In the Shade of a Tree).
154 pages

Mökki n°4
Oblikvaj 5 - Vingt-deux plongées profondes - Aude Barrio, Ensemble Batida
Dernier royaume - Quentin Derouet
Objets Minces - Collectif
La tour Tatline - Georgi Stanishev
Un essai sur la typographie - Eric Gill
Sillo n°3 - Le Fauve
Étrangement seuls - Jean-Pascal Princiaux
Zoom Age - Julien Auregan
Tableaux fluo - 2013-2016 - Nina Childress
Tu peux répéter ? – Écrire, parler, expérimenter les langues - Marianne Mispelaëre
Florina Leinß - Ersatzteillager
La beauté d'une musique qui ne compte pas - Kenneth Gaburo
The Shelf - Journal 3
Pilote - Mathilde Sauzay
UPO 2 - J'aimerai être là - Xenia Naselou
Instructional Photography: Learning How to Live Now - Carmen Winant
Après la révolution – Hors-série – JO Paris 2024. Carnets de luttes
Tanière de lune - Maria-Mercé Marçal 









