Patrick Messina est un amateur de la forme urbaine dans ce qu’elle contient de hasards et d’hypothèses. Il aime arpenter la ville et faire partager son étonnement, sa curiosité, son attachement pour ce monde de transformations incessantes où des femmes et des hommes poursuivent une multitude de destinées singulières.
Le regard du photographe s’attache à cet entrelacs de fluidité, de lumières, de ruptures qui caractérisent la forme des villes. Dans Wayfaring, Patrick Messina se joue des échelles, du point de vue à partir duquel il opère, pour créer un sentiment d’irréalité, plongeant le spectateur dans un trouble, une perturbation visuelle.Le photographe ne cherche pas à nous livrer des indices sur les espaces représentés. Peu lui importe de nous faire savoir si nous nous trouvons devant la photographie de telle ou telle métropole, c’est la ville au sens générique du terme qui est l’objet de son intérêt. Entre les paysages urbains « s’immiscent » des portraits qui mettent en exergue la fragilité de la présence humaine dans ces univers qui semblent nous échapper. On y découvre aussi toute l’ambiguïté du rapport qu’entretiennent nos sociétés contemporaines aux espaces « naturels » qui perdurent encore.
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Texte d’André S. Labarthe