L’art s’inscrit au sein de relations sociales interindividuelles et de rapports sociaux collectifs – il en dépend, et en produit. Pour cette raison, il est investi d’une valeur sociale, souvent appréhendée comme positive en soi selon une approche qui tend à occulter que la socialité est faite entre autres d’antagonismes, de dissensus, de conflits.
Précisément, cet ouvrage cherche à penser la place du conflit social en art et le rôle possible de l’art dans les conflits sociaux à partir de la circonstance de la grève. De la représentation à la participation active, de la défense des conditions de travail à la remise en cause du travail lui-même, les artistes entretiennent un rapport hétérogène à la grève, ici observé à partir de quelques cas d’étude. En pensant les articulations entre art et conflictualité sociale qui se jouent là, il s’agit de se demander une nouvelle fois en quoi et de quelles manières l’art peut être politique.
Les activités de Jérôme Dupeyrat, souvent collectives, se déploient à différents endroits du travail de l’art : la recherche et la critique, l’édition, le commissariat d’exposition et la programmation artistique, la création, l’enseignement, ainsi que le militantisme syndical. À travers l’ensemble de ces pratiques, il prête attention aux relations multiples entre art, médias, pédagogie et politique.
60p.