Fin 2017. Thomas Couderc (Helmo) et Benoit Bonnemaison-Fitte (Bonnefrite) sont en résidence de création au Bel Ordinaire – Espace d’art contemporain à Pau.
Figure humaine, masque, monstre, fantôme… Les 2 graphistes mettent en place un dispositif combinatoire en sérigraphie par lequel 4 portraits photographiques sont progressivement recouverts en noir ou en blanc d’une vingtaine de motifs. L’aléatoire et les combinaisons jouant, c’est une galerie de plus de 300 portraits qui voit le jour. 83 d’entre eux seront exposés sous la forme d’une séquence ininterrompue, un ruban narratif comme la pellicule d’un film traversant les salles d’exposition du Bel Ordinaire. (x)
Le corpus présenté dans ce livre, soit 64 images, prend la forme d’un livre de combinaisons par 4 portraits. il y a 2 livres en 1, reliés par une spirale unique, qui permet de croiser 2 séquences horizontales, dans un défilement choisi par le lecteur – tantôt parallèle, simultané, tantôt croisé –. Le lecteur n’est plus seulement spectateur de ces séquences d’images; il devient aussi monteur au fil de sa lecture, inventant de nouveaux dialogues entre quatre protagonistes.
Dans sa matérialité, le livre rejoue la plasticité des images originales : les portraits photographiques sont imprimés en noir offset, puis recouverts progressivement en sérigraphie de noir et de blanc, par couches successives. Le mélange des techniques d’impression – et surtout la sérigraphie, rare à l’échelle d’un livre dans son ensemble – est ce qui permet de donner corps et substance aux strates de transformation des portraits. Le jeu des couches, des brillances ou des matités, des transparences ou des opacités révèle la manière dont la technique procède, désamorce l’illusion et affirme la réalité plastique de l’image.
Les séquences d’images sont suivies de 2 textes qui replacent la démarche des 2 artistes dans son contexte initial (Florence de Mecquenem) et son inscription historique et technique dans l’histoire des images (Yann Owens). Enfin, Paul Cox, dans une contribution à mi-chemin entre texte et image, transforme ces 2 textes par la même modalité de recouvrement que celle appliquée aux portraits, faisant apparaître de nouvelles phrases, de nouveaux chemins de lecture et de sens.
In late 2017, Thomas Couderc (Helmo) et Benoit Bonnemaison-Fitte (Bonnefrite) started a residency at the Bel Ordinaire, a contemporary art venue in Pau (France).
“Human faces, masks, freaks and ghosts” : using silk screen printing, the two graphic designers developed a combinatorial system using four photographic portraits, overlaid with a score or so of different black or white patterns. Over 300 portraits were produced from random combinations, 83 of which were displayed in an uninterrupted line, creating a narrative thread much like a photographic film across the rooms of the venue. (x)
A selection of 64 photographs were collected in this book so as to allow multiple combinations of four basic portraits. The book actually consists of two books, bound together by a single spiral. Flipping the top or the bottom page allows users to create both vertical and horizontal image associations, allowing parallel or combinatory displays. Instead of being passive spectators, users become active editors as they create new combinations and enhance synergy between the four subjects portrayed.
The printed book resorts to the same visual technique as the original screen prints : the photographic portraits are first printed in rich black offset, then progressively overlaid with layers of black or white using the silk screen. The mixed technique – screen printing is rarely used for a whole book – lends body and substance to the various layers and their transformations. The play on contrasted layers, with their glossy or matt finish, their opaque or transparent mask, clarifies the creative process, dispels illusion and makes a statement about the artificial nature of the image.
The series of images is followed by a couple of articles providing background and context to the artists’ experiment (Florence de Mecquenem) and examining the place they occupy in the history of prints and printing techniques (Yann Owens). Finally, Paul Cox’s contribution, half text and half image, applies to the two articles the same overprint process used for the portraits, generating new sentences and fresh paths to their reading and understanding.