Le dynamisme des études sur le punk n’a que très faiblement touché la France, alors même que dans un grand nombre de pays a été produit, plus ou moins récemment, un travail scientifique considérable qui démontre ce que le punk a pu apporter aux sociétés contemporaines du point de vue historique et social. Tirant partie des possibilités offertes par le prisme d’analyse qu’est la notion de scène, ce dossier, divisé en quatre grandes parties (Émergence de la scène punk en France / Groupes et trajectoires / Le corps punk et sa vulnérabilité / Héritage et mémoire) auquel viennent s’ajouter deux témoignages, offre un premier regard croisé sur une scène encore assez largement méconnue et faiblement investie de reconnaissance dans le champ académique.
Le numéro, dans lequel la question de la réflexivité et du positionnement dedans / dehors apparaît comme centrale, contient un texte inédit de François Guillemot, ex-chanteur de Bérurier Noir (aujourd’hui ingénieur de recherche au CNRS), qui analyse l’histoire de son groupe, et un texte de l’ancien batteur de Stinky Toys Hervé Zénouda (aujourd’hui maître de conférences en arts plastiques) qui propose une cartographie de la scène punk parisienne balbutiante circa 1975.
208 pages