Dans ce second livre aux Éditions FP&CF, la photographe suisse Mathilda Olmi concilie engagement militant et travail plastique. Féministe engagée, investie depuis plusieurs années dans des luttes sociales, la photographe a proposé à des personnes de son entourage de se confier sur le rapport qu’elles entretiennent à leur propre corps. Bien au-delà des clichés dominants véhiculés par la presse spécialisée ou les marques de cosmétiques, les modèles, exclusivement féminins, posent nues, sans fard, avec leur cicatrice, leur vécu et donnent à voir une approche plus universelle des corps féminins.
Dans le huis clos d’un salon, les modèles dévoilent ce qu’elles souhaitent montrer, exposer. La lumière naturelle révèle les détails et particularités de chacune. Parfois avec pudeur, parfois plus assumée, les corps se dévoilent, et en filigrane les individus qui les habitent. Loin des poses aux sensualités artificielles, Mathilda Olmi a su capter l’essence même de chaque personne à travers des postures, une gestuelle, presque une danse improvisée devant l’objectif.
Les natures mortes rythment ce portfolio et sont à la fois des pauses et des marqueurs du quotidien, évoquant la relation entre l’exploitation de la nature par les hommes et l’oppression subie par les femmes.
Plante sauvage appréciée des sorcières, épineux et tenace, l’églantier ou rosier des chiens « Rosa Canina », porte ici un écho militant au propos artistique de la photographe.
Sur près de 100 pages, ce livre propose un recueil choisi de portraits intimes mêlés à des natures mortes du quotidien, et invite tant à la contemplation qu’au questionnement sur les fondements de notre rapport à notre propre corps.