En 1975, dans un New York en surfusion, à l’écart du son des protopunks, surgit un disque culte, un brasier de poésie rock, Horses. Après Janis Joplin, Patti Smith est la pionnière d’un nouveau visage d’un rock au féminin, un rock anguleux, halluciné, aux confins des continents oniriques et des grands voyants de la littérature maudite. La fureur du rock des sixties s’est vue apprivoisée dans les seventies, récupérée par le show business. Dans un rock en passe de s’institutionnaliser, le Patti Smith Group réinjectera de la sauvagerie, de la rébellion, des envols sous substances.
Celle qui est hantée par une tribu élective de voyants — Rimbaud, Genet, Modigliani, Pollock, Pasolini, Bresson, Brancusi, Isabelle Eberhardt… —, livre avec Horses un ovni explosif produit par John Cale. Dotée d’une aura, d’une présence scénique de derviche tourneur, Patti Smith libère une liturgie orale incendiaire de sa voix magnétique, ample, au timbre tour à tour rugueux, hypnotique, velouté.
Véronique Bergen est née à Bruxelles. Docteur en philosophie (thèse sur L’Ontologie de Gilles Deleuze), auteur d’essais, de romans, de poésie, d’articles en philosophie dans de nombreux recueils collectifs, membre du comité de rédaction de la revue Lignes, journaliste, critique pour diverses revues, notamment pour la rubrique musique de La Nouvelle Quinzaine littéraire.
Parmi les titres parus :
• Janis Joplin : Voix noire sur fond blanc, Al Dante
• Jean Genet : Entre mythe et réalité, De Boeck
• Hélène Cixous : La Langue plus-que-vive, H. Champion
• Luchino Visconti : les promesses du crépuscule, Les Impressions nouvelles.
Cet ouvrage a bénéficié du soutien du Fonds pour le développement de la filière du livre
96 pages