Mrioir, Mioirr, manifeste politique en faveur d’une langue inclusive, est le récit d’une histoire d’amour naissante entre deux jeunes personnes du milieu artistique, Sam et Maggie, de leurs échanges de petits mots, de textos, de rendez-vous, d’attentions et de sandwichs.
L’autrice, Carla Demierre, combine dans Mrioir, Mioirr, une large palette de propositions portées par diverses communautés de locuteur·trice·x·s. Certains signes sont visibles, comme l’usage de pronoms neutres tels que iel ou ael, d’autres sont plus discrets, tels les mots épicènes ou l’accord de proximité. Les interventions sont d’ordre syntaxiques ou grammaticales, mais également parfois graphiques, avec l’emploi pour certains passages de lettrages inclusifs – où les marques de genre se superposent en une seule lettre – créés par le jeune graphiste Tristan Bartolini.
Cet ouvrage est enfin un tour de force poétique et formel, où la langue, mais aussi la linéarité de la narration sont retournées comme un gant, par l’intermédiaire d’ajouts de fragments (dessins, commentaires de blog météo, sms, mots doux échangés, livre dans le livre) ou la structure narrative en miroir, le récit étant porté successivement par Maggie puis Sam.
Toutes ces opérations laissent deviner que Carla Demierre envisage l’inclusivité, et la plasticité qu’elle implique, au-delà de la question du genre, comme un processus de création et un mode d’expression à même d’interroger et de renverser une série de systèmes hiérarchiques. La transgressivité du projet tient à sa dimension ludique même ; le plaisir que prend l’autrice à démanteler les règles de composition unitaires ou binaires d’un texte est communicatif : il donne envie d’en faire de même.
Une postface dans laquelle Carla Demierre explique comment elle a rédigé son texte accompagne le récit. Elle y aborde son rapport personnel au sujet et y liste ses influences littéraires à l’exemple de l’écrivaine Maggie Nelson et linguistiques tel que le lexique de genre neutre proposé par Alpheratz. Au-delà de ces références, ce livre est singulièrement marqué par les interrogations soulevées par la communauté étudiante de la HEAD – Genève au sujet des modalités d’expression du genre. Il en a émané récemment de nombreux travaux et débats qui témoignent du besoin de réinventer par la langue un spectre qui dépasse la binarité.

Paysageur n°3 - Mobiles
Les Climats II (Japon) - Lola Reboud, Mariko Takeuchi
Theatre - Dan Graham
Courir - David Simpson
Talweg 6 - La distance
We want to look up at the Sun, but could the Sun be looking down on us? - Rudy Guedj & Olivier Goethals
Seoul Flowers & Trees - tribute to Lee Friedlander
De l'objet (comme un parcours) - Collectif, Sandra Chamaret
Lazy Painter - Angela Gjergjaj, Jordi Bucher and Mirco Petrini
Gros Gris n°4 - Duel
Diario de Plantas (2 volumes) - Gabriel Orozco
Aurore Colbert - Marie Mons
Burning Images, A History of Effigy Protests - Florian Göttke
Bacon le Cannibale - Perrine Le Querrec
Cuadernos - Henry Deletra
Manifeste d'intérieurs ; penser dans les médias élargis - Javier Fernández Contreras
Comic Book (Untitled) - Stéphanie Leinhos
Menus Plaisirs - Lisa Mouchet
Tomber dans l'escalier - Jasper Sebastian Stürup
Revue Les Saisons n°3
Acteurs d'un film gravé. Docteur A. Infirmier O. - Annabelle Dupret, Olivier Deprez et Adolpho Avril
Capolavori - Livio Vacchini
The Shelf - Journal 3
Radio-Art - Tetsuo Kogawa
AARC – Alter Architecture Research Collective n° 01
Syrtis Major - Barbara Meuli, Antoine Fischer
America - Ayline Olukman, Hélène Gaudy
Mapping Bookbinding Poster- Simon Ruault
SKKS - Gilles Pourtier
Tanière de lune - Maria-Mercé Marçal 

