Un château comme tant d’autres, à quelques encablures du Chemin des Dames, dans l’Aisne, si près même qu’il aurait été totalement détruit durant les affrontements de la Grande Guerre. Un château, si vite reconstruit alors que la Seconde Guerre Mondiale venait y porter de nouveaux stigmates de balles et d’obus, mais ce sont d’autres traces qui font l’objet de cette publication.
Une fois la paix revenue, l’association « La vie au grand air pour l’enfance malheureuse » s’empare des lieux durant plus de cinq décennies accueillant de jeunes résidents parisiens afin de les soustraires à leur milieu et de leur offrir une autre vie. Parmi ses jeunes résidents, certains ont marqué à leur tour les pierres du lieu, geste d’ennui ou désir d’éternité. Autant de témoignages d’un temps révolu où s’égrainent des graffitis dans tout ce qu’ils portent d’intemporel : noms, injures, déclarations, symboles, pseudonymes, dates se superposant aux séquelles des combats.