Alors que défilent les pages d’Imagos, apparaissent des restes épars et altérés de photographies, cartes, paysages, empreintes, visages, corps et fossiles.
À la manière d’un carnet d’exploration figurant au jour le jour le récit de découvertes et de réflexions fragmentées, accumulant les preuves géologiques, topographiques, ethnologiques et archéologiques, pour ce qui relèverait d’une quête anthropologique allusive.
Nourrie par les travaux d’André Leroi-Gourhan (Le Geste et la parole), Noémie Lothe nous engage ici dans une lecture indicielle, élaborant des pistes suggestives par les développements de ses tressages texte / image afin de stimuler chez le lecteur le désir de s’associer à une enquête qui établirait in fine l’anthropologie comme terrain privilégié de déploiements poétiques.
Brassant dessins, collages, interventions sur pellicule et photographies argentiques altérées en laboratoire, l’auteure cherche à sortir la représentation de ses cadres en lui assignant de nouveaux contours, traquant ainsi de possibles réponses à la question de la genèse des images.
Pour son premier livre, l’artiste plasticienne s’est choisie la bande dessinée pour déployer comme jamais l’éventail de ses préoccupations, après des publications dans les revues Turkey Comix, Arcane, Ouste, Scalp et l’anthologie De tout bois.