Fire of Emotion: The Abyss et Fire of Emotion: Genesis sont des essais parlés de Pamina de Coulon.
Ces deux cartes les accompagnent. The Abyss ça parle de la mer, de ses traversées, de nos naufrage et de toutes nos migrations. Genesis aborde la remise en question de l’autorité du vrai sur le faux à travers des exemples tirés des sciences dites dures; les paradoxes soulevés par le voyage dans le temps, le potentiel politique de la pensée spéculative propre à la science-fiction, le capitalisme globalisé comme narration la plus communément admise de notre réalité et les pouvoirs obscurs que nous pourrions convoquer pour s’en abstraire. Il y est beaucoup question d’abstraction d’ailleurs – mathématique, émotionnelle ou conceptuelle – ainsi que de sympathie pour l’ombre, au sens de prendre soin de ce que nous ne voyons pas, des espaces d’où peuvent surgir ce dont l’on ne sait encore rien.
Pamina de Coulon (1987) est une auteure-performeuse suisse. C’est à la Haute Ecole d’Art et de Design de Genève (2007-2010) qu’elle a d’abord développé sa pratique dans le département ART ACTION. C’est ensuite à L’L–Bruxelles (lieu de recherche et d’accompagnement pour la jeune création) où elle est résidente de 2011 à 2015, qu’elle poursuit son travail. Parallèlement, Pamina a suivi un master en gestion culturelle à l’ULB (2011-2014). Son intérêt pour les démarches collaboratives et le développement d’un champ artistique expérimental durable a fait que, de fin 2012 à 2016, elle est également codirectrice artistique du Bâtard festival à Bruxelles, aux côtés de Dries Douibi et Michiel Vandevelde. De retour en Suisse en 2017, Pamina y importe sa pratique, sa structure Bonne Ambiance et sa volonté de continuer à penser les pratiques en terme d’auto-organisation du travail artistique. Performance, «essai parlé», story-telling sont quelques uns des outils principaux de sa pratique. Tout d’abord une pratique de pensée, additive et arborescente, puis sa délicate traduction dans la (frustrante) linéarité de la parole. Des grands monologues qu’elle transmet surtout lors de ses performances, ou alors qu’elle brode, ou écrit sur des papiers qu’elle range dans des pochettes pour plus tard. Des mots qui coulent comme l’eau qui chante en cascade au fond d’une grotte, ou d’un squat. Beaucoup de citations pour partager la construction de la pensée, de la parole savante et des mots bâtards qui ensemble façonnent la «dé-hiérarchie des savoirs» au cœur de son travail. Ses recherches résolument transdisciplinaires partent en effet d’une volonté de tout comprendre mais aussi de s’autoriser à tout penser, une volonté de partager ensuite cette pensée non pas comme une démonstration mais bien plutôt comme une invitation à chacune et chacun à également s’autoriser à tout aborder, tout penser!