« Il entendait les portières des voitures claquer et le son strident de la propriété. Il déchiffrait sur chaque visage une vie de labeur et d’envie, une existence propre, aussi complexe que la sienne, un enchevêtrement de pensées ordinaires, la somme des douleurs et des situations vécues. Tony Metalsi était submergé par les individualités. Dans les rues la chaleur lui comprimait la poitrine, et puis la touffeur, partout le vent, la poussière. »
Ce roman court, formel, expose un instant de la vie du jeune Tony Metalsi et aborde sur fond d’émotions exacerbées, de bicrave, la question du déterminisme social, de la libre nécessité face aux lois de la Nature et aux forces extérieures qui nous définissent. Comme le Changarnier d’Emmanuel Bove, Tony est un Raskolnikov, un être fragile et rêvasseur qui aime rechercher la vérité et admirer la couleur des objets onéreux, un adolescent qui veut éprouver à travers ses réflexions, les limites de sa propre liberté. Feu Tony Metalsi est un texte candide, une élégie lyrique à l’amour et à la conscience de classe.