
Auteur·rice·s : Victoire Le Bars et Benjamin Thorel
nº 43 — Un caractère : L’« écriture typographiée »
Auteur : Thierry Chancogne
En 1920, Francis Thibaudeau dédie son manuel de typographie moderne La Lettre d’imprimerie composé en multiples variantes de typographies remuantes d’Auriol – au moins l’éclairée ou « contour » Auriol-champlevé, la stencil Auriol labeur, l’étroite Française Légère, la grasse Robur Noire – au lettreur et typographe début de siècle en tant qu’« innovateur de l’écriture typographiée ». Et il faut remarquer que peut-être le plus répandu de ces alphabets, l’Auriol labeur, est une lettre qui défend aussi bien la dynamique picturale de ses composants visiblement brossés d’un geste auguste que la technicité plus ou moins industrielle des tenons de cette lettre stencil-pochoir. On peut en tous cas être à juste titre frappé par cet oxymore de la dite « écriture typographiée ». Comment l’écriture et sa dynamique contingente, située, personnelle, travaille-t-elle l’effort de généralisation industrielle et normative de la typographie ? Un type, un idéal abstrait, un contrat orthographique peut-il agir le mouvement historique et l’inscription sans cesse particulière et renouvelée des alphabets ? Que devient la cursivité lorsqu’elle est en quelque sorte « récupérée » par la forme relativement définitive, du moins pérenne, des fontes ?
nº 44 — Une énigme : la communication visuelle des neurosciences.
Auteur : James Langdon
Les neurosciences sont une science visuelle. Notre compréhension de la biologie du cerveau trouve son origine dans les premières images de neurones et de dendrites produites par Santiago Ramón y Cajal et Camillo Golgi à la fin du XIXe siècle. Au cours des dernières décennies, les neurosciences ont adopté l’imagerie numérique. Nous avons été témoins d’images dynamiques de cerveaux vivants produites par résonance magnétique et des représentations complexes de « connectomique neuronale » qui promettent à terme de révéler le « schéma de câblage » du cerveau humain. De telles images ne sont pas simplement la documentation d’un travail scientifique, elles sont elles-mêmes des sources primaires de recherche. Les images sont la science.
Pourtant, l’interaction des neurosciences avec la culture visuelle dominante tend vers la simplification et l’amateurisme. La communication scientifique semble considérer le design graphique et la direction artistique avec scepticisme, préférant contextualiser les images techniques avec un collage de dessins animés, de mèmes Internet et de photographies génériques de haute technologie. En revanche, l’industrie émergente de la neurotechnologie adopte le langage visuel de la « grande technologie » d’entreprise. Le projet Neuralink de l’entrepreneur milliardaire Elon Musk présente sa technologie expérimentale d’implant neuronal comme s’il s’agissait d’un appareil commercial innocent.
Inévitablement, les neurosciences offriront bientôt des opportunités d’augmenter technolo-giquement le cerveau humain, ce qui pourrait renforcer davantage les inégalités et la stratification dans notre société. Ce texte n’est pas un appel à une collaboration interdisciplinaire plus amicale entre le design graphique et les neurosciences, mais une évaluation critique du vocabulaire visuel d’un domaine du point de vue d’un autre.
nº 45 — Fabrique de la redondance (4 gabarits de mise en page)
Auteur : Stuart Bertolotti-Bailey
Dans le design graphique, les gabarits sont dédiés au confort et au rendement. Leur double objectif est d’accélérer le travail en économisant la prise de décision, tout en garantissant une cohérence de la production par la restriction des paramètres de choix. Mais les gabarits peuvent aussi être utilisés dans des perspectives moins réductrices et plus entreprenantes. Cet essai retrace le développement de quatre projets réalisés avec des collaborateurs variés qui proposent, à partir d’un tel état d’esprit, autant de gabarits très spécifiques. Classés ici en tant que « mal de tête génératif », « point de rencontre », « terrain de jeu » et « gabarit industriel par défaut », ces quatre formats retracent le passage progressif des médias physiques aux médias numériques au cours de ces deux dernières décennies.

Karbone Magazine n°8 - Parasite
Saint Julien l'hospitalier Tome 1 - Claire Pedot
Modern Instances, The Craft of Photography - Stephen Shore
Slanted 24 - Istanbul
Flynn zine # 1 - Flynn Maria Bergmann
La traversée - Magali Brueder
Gnose & Gnose & Gnose - Aymeric Vergnon-d'Alençon
La construction - Perrine Le Querrec
Après la révolution – numéro 1
本の本の本 - antoine lefebvre editions,
Capolavori - Livio Vacchini
Piano - Joseph Charroy
Le blanc nez - Fouss Daniel
Entretiens – Jérôme Dupeyrat
Illusive prosody - Alex Beaurain
Manifeste d'intérieurs ; penser dans les médias élargis - Javier Fernández Contreras
La prise - Florian Javet
Sillo n°3 - Le Fauve
De lave et de fer - Laurent Feynerou
Poétique d'une introspection visuelle - Jean-Charles Andrieu de Levis, Alex Barbier
Débris N°2 - Théo Garnier Greuez
Pectus Excavatum - Quentin Yvelin
Zoom Age - Julien Auregan
Les glaciers - Lorraine Druon
twen [1959–1971]
Eurob0ys Crysis - Massimiliano Bomba, Leon Sadler, Yannick Val Gesto
Der Erste Rotkehlchen - Le livre
Bruits - Emmanuel Madec
Tomber dans l'escalier - Jasper Sebastian Stürup
Dédale - Laurent Chardon
Who Are You Dorothy Dean? - Edited by / Edité par Anaïs Ngbanzo.
Blaclywall by Sihab Baik - Claude Closky
Aurore Colbert - Marie Mons
Économies silencieuses et audaces approximatives - Guy Chevalier [& coll.]
La tour Tatline - Georgi Stanishev
Avec ce qu'il resterait à dire - Anne Maurel
Artzines # 10 - Show & Tell #2 NY Special
Guten Tag - Pablo Tomek
Seoul Flowers & Trees - tribute to Lee Friedlander
Catalogue Art Guys - That's painting productions, Bernard Brunon
Slanted 30 - Athens
Prose postérieure - Les commissaires anonymes
Strates & Archipels - Pierre Merle
Optical Sound 3 









