Passant l’histoire de l’art au crible des études visuelles et culturelles, cet ouvrage explore les notions de visualité et de contre-visualité. Ces termes introduits par le théoricien des cultures visuelles Nicholas Mirzoeff nouent le voir au savoir, au pouvoir et au (faire) croire. L’analyse des pièces de Betye Saar, Leslie Labowitz-Starus, Coco Fusco et Guillermo Gómez Peña, Hito Steyerl, Joy Buolamwini, et des écrits d’Allan Sekula, permet d’examiner comment certaines œuvres d’art questionnent les systèmes de visualité hérités des mécanismes de domination capitaliste, coloniale, et patriarcale.
Ces artistes n’opposent pas terme à terme une visualité à une autre, mais cherchent à produire des écarts tactiques et privilégient une mobilité des points de vue, pour permettre à chacune et à chacun de se construire comme sujet.
Sara Alonso Gómez est Maîtresse de conférences en Histoire et théorie de l’art contemporain à Aix-Marseille Université.
Ses travaux sur la « désobéissance artistique » portent sur la relation entre art et politique au seuil du nouveau millénaire face aux injonctions de la mondialisation. Au carrefour des Amériques, de l’Afrique et de l’Europe, elle développe des interfaces entre la recherche, l’enseignement et la pratique curatoriale.
Julie Martin est chercheuse, enseignante, critique d’art et commissaire d’exposition. Elle est l’autrice d’une thèse intitulée Documenter le monde à l’ère des images fluides : stratégies artistiques, et s’intéresse aux pratiques artistiques qui cherchent à livrer des récits du monde dans un contexte modifié par les usages des images partagées.