Le curieux qui s’aventure dans la collection est vite surpris par ses inventaires : les fonds sont classés par auteur, c’est à dire par nom de photographe, depuis l’origine. Ce classement diffère de ceux pratiqués partout ailleurs à la même époque, en particulier au sein des institutions ou c’est le sujet représenté dans l’image qui retient l’attention et détermine son classement.
Ce sont donc les noms des photographes qui ordonnancent les collections de la SFP. Et les étiquettes des boites accumulées en réserve en portent la trace. Dans cette forêt de Bayard, Regnault, Le Gray, Aguado, Gimpel et Demachy, une boite légèrement en retrait a récemment été retrouvée.
La boite « Beautés » dormait sur l’étagère 5 de la travée 12, épi 3. Elle renfermait des images de femmes inconnues, singulières, troublantes. Ces images de femmes oubliées furent rassemblées, au fil des années, par les membres et acteurs, essentiellement masculin, de la Société savante reconnue d’utilité publique en 1891.
Luce Lebart
36 pages