Depuis plus de 20 ans, le photographe Ulrich Lebeuf couvre les événements sociaux pour la presse française ou étrangère. Ces dernières années, il a pu constater la montée d’une violence sociale extrême avec des nouveaux territoires d’affrontement nommés ZAD, ou encore dans les rues de France depuis novembre 2018. Ces derniers événements ont obligé le photographe de presse à remettre en question sa photographie pour ne plus informer, mais questionner par un travail plus subjectif et sombre. Ses couleurs – le gris et le noir – fondent les hommes au décor d’un théâtre du mal-être, fantômes vivant cette terre comme leur tombeau. Cette série oscille entre l’essence de la photographie et l’existence d’une vision mentale du chaos, un état perpétuel de surgissements et de disparitions, en actualisant un réel virtuel plutôt qu’en reproduisant un réel tangible.
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Ulrich Lebeuf, photographe, est également depuis 2014 le directeur artistique du festival de photographie MAP à Toulouse et anime des workshops en France et à l’étranger. En mai 2016, il reçoit le Prix Jean-Dieuzaide décerné par l’Académie des arts de Languedoc. Membre de l’agence MYOP depuis janvier 2007, ses travaux sont publiés dans Le Monde, Libération, The New York Times ou des magazines comme Grazia, VSD, Géo, M Le Monde… En parallèle à son travail pour la presse, il poursuit des travaux photographique plus personnels, où il alterne les processus photographiques selon les sujets : de la couleur, au noir et blanc, en passant par le Polaroïd, ou des procédés proches de l’art pictural.