Ce livre, Rupture (fragments) de Benjamin Monti, est au final un condensé dépressionnaire et un admirable sauvetage : Rupture (fragments) est l’aboutissement d’une œuvre inassouvie et longtemps abandonnée parce qu’elle broyait son auteur plus qu’elle ne le sauvait. Elle l’enfonçait en douceur, le noyait en torpeur dans les noirceurs de son errance folle que figure cette omniprésente case inférieure, pleine de ténèbres répétées tout du long du livre. Salope ! Crétin ! L’amour est un scandale.
Tito Dupret, Le Carnet et les instants.
Annabelle Dupret, responsable de la maison d’édition Images, a décidé, presque contre le gré de l’intéressé, de publier des fragments de Rupture, un ambitieux travail autobiographique très expérimental, encore proche de la bande dessinée. Benjamin Monti l’avait publié en fanzines épars et à petits tirages, il y a plus de quinze ans. « Les pages et dessins qui constituent Rupture tenaient pour une grande part sur des feuilles volantes, n’étaient que partiellement rassemblés… Volatile, déjà. » Annabelle Dupret tenait beaucoup à ce livre, également constitué d’un essai de Jean-Charles Andrieu de Levis sur le travail de Benjamin Monti.
Olivier Van Vaerenbergh Focus Vif
100 pages.