Avec l’outrecuidance, l’aisance, la nonchalance d’une bordée de marins dans le port de Nantes, les petits mignons s’arrogent tous les droits et briguent les meilleures places dans la salle de cours (celles du fond où « chaque jour nous nous installions, chaque jour nous nous racontions ô combien nous nous aimions »). Les rockers populaires n’entendent pas céder le terrain aux footballeurs querelleurs (puisque « c’est sous ces tables du fond que j’avais gravé ton nom »). Entre les deux bandes rivales s’engage une battle effrénée mais royale dont les armes sont l’éloquence, le chant, le ballon rond, la sape, la prestance et les patins à roulette. Ce qui s’appelle être stylé.
Mais dans l’ombre, profitant de l’agitation générée par ces enfantillages, d’étranges intrus en costard-cravate et lunettes de soleil se livrent à des activités aussi clandestines qu’inquiétantes…
Avec Zboing zboing, Paul Descamps déroule une comédie musicale de rêve. Ses personnages sensuels, échevelés, charismatiques, toujours fringants, se livrent à de longues joutes psychédéliques parfumées d’amour courtois, funky, électrique. West Side story vénéneux et sexy trempé de manga et de glam rock, Zboing zboing est une bande dessinée montée sur ressorts et platform shoes, un flot visuel saturé de splashs, de couleurs, de mouvements et de sons, une cavalcade canaille un peu cracra, franchement kawaï, secouée de rimes et de gouaille.
93 pages, offset couleur (4 tons directs)