« Politiser l’enfance » ? L’idée peut sembler malvenue : l’enfance n’est-elle pas le moment de la vie auquel on devrait épargner les querelles partisanes et sur lequel il importe de faire consensus ? Ce serait pourtant là ignorer les combats, polémiques et instrumentalisations politiques dont cette catégorie fait l’objet. L’enfance est toujours déjà politique, c’est-à-dire effet et occasion de rapports de pouvoir.
Il s’agit ici, dans une perspective critique, en réunissant des textes inédits, venant des sciences sociales, de l’art ou de la philosophie, en en traduisant d’autres et en publiant à nouveau des textes plus anciens, d’aborder les différentes façons dont l’idée d’enfance est sans cesse façonnée et renaturalisée, de saisir dans quelle mesure la minorité juridique est une minorité sociale. Il s’agit d’interroger le sens de nos représentations communes et collectives de l’enfance et des figures qu’elles prennent, de saisir que l’émergent reste souvent à la marge en dépit des attentions que nous croyons lui porter, ou de leur fait même.
Il s’agit d’aborder la question des critiques à adresser aux politiques de l’enfance à l’œuvre ainsi que celle des perspectives à envisager pour imaginer des futurs désirables.
350 pages.