« Cet acharnement à vouloir dire le lieu… Réel anguille, poisson électrique, t’y touches : ça glisse et te refile une décharge ; tu perds conscience ; ça t’apprendra à vouloir saisir à pleine main ce que tu peux à peine frôler. Tu prends des risques et tombes à la renverse. Te voilà échaudé et pourtant tu recommences. Tu persévères et, à force de revenir sur les lieux, au moment où tu t’y attends le moins, quelque chose de troublant surgit… »
Tout commence par le désir de raconter quelque chose de l’expérience de cette radio d’essai, ce laboratoire secret, qui, au temps de la jeunesse de l’auteur, avait pour nom Atelier de Création Radiophonique de France Culture. Sans pour autant devoir faire un livre « sur », mais plutôt un livre « pour » – un livre « avec » -, composé d’une multiplicité de fragments, isolés ou agencés en série : notes prises sur le vif, brefs récits, entre aphorisme et nouvelle, entre essai et fiction, sans que la frontière entre ces genres ne soit gravée au burin. Onze séquences : une ouverture, neuf stations et une coda, pour éprouver un parcours d’un peu plus de quatre décennies qui a transformé un compositeur/écrivain en homme de radio, donc une voix à l’écoute, animée par le désir de transmettre des sensations, des réflexions, de creuser des liens. Entre moments d’urgence et de récréation, ouvrant une constellation d’échanges, ce livre s’essaie à la fiction autobiographique, mais trouée de partout, afin de permettre à l’air frais de relancer, à travers les voiles qui recouvrent la peau du narrateur intranquille, les dés de la pensée, indiquant au passage quelques chemins vers l’autre scène…
Né en 1955, Christian Rosset a étudié l’architecture aux Beaux-Arts de Paris. Il compose de la musique instrumentale et électroacoustique, écrit des essais critiques et de la fiction, fait de la radio de « création », mais aussi sans atours, pour France Culture, et se souvient d’avoir passé de longs moments à peindre, à dessiner et à graver, avant de céder, de ce côté-là, à la tentation du silence.
TABLE DES MATIERES
Ouverture
Première station : Lieu d’échanges
Deuxième station : La cité palimpseste
Troisième station : Dans la nuit des studios
Quatrième station : On ne sait jamais
Cinquième station : Les voiles de Sainte-Marthe
Sixième station : L’épuisement du sujet
Septième station : Promenade(s) fantôme
Huitième station : Terrain vague
Neuvième station : Dans le miroir
Coda
Essais radiophoniques et documentaires élaborés par Christian Rosset
+ dessins de Killoffer et photographies de Camille Rosset.
240 pages