Un bestiaire cinéphilique : une enquête critique sur les animaux dans le cinéma, présents depuis toujours sur les plateaux et à l’écran, quoiqu’oubliés depuis longtemps.
La biodiversité cinématographique n’a jamais été aussi riche : parce que la technique le permet, parce que la panique y oblige, le bestiaire s’est étendu, animaux sauvages, de rente ou de compagnie, dans les documentaires et les fictions, à Hollywood, en France et ailleurs. Libérés du carcan de l’anthropomorphisme, reconsidérés par les nouvelles théories animalistes, ils ont cessé de n’être que machines à spectacle ou matière à métaphores. La critique se devait d’accompagner cette apparition de masse, à l’œuvre entre autres chez Steven Spielberg, Alejandro Inarritu, Andrea Arnold ou Alain Guiraudie. Pour retrouver les animaux, il faut revoir leurs films. De L’Odyssée de Pi aux Saisons, de Hatari ! à Star Wars, de Koko le Gorille qui parle à Zootopie, de Petit Paysan à Toni Erdmann, Paterson, Elle… Jungles, abattoirs, océans, parcs à thèmes : ils sont partout, territoires inexplorés des Animal Studies à venir.
Camille Brunel (né en 1986 à Châlons-en-Champagne) est écrivain, journaliste et critique de cinéma spécialisé dans la représentation des animaux. Il est l’auteur d’une Vie imaginaire de Lautréamont (Gallimard, 2011) et de La Guérilla des animaux (Alma, 2018).