Transformation, dérive et mystère : entre rêve et cauchemar, l’odyssée métaphysique et sanglante d’Hygiène Rose, androgyne en quête d’amour. Roman graphique reproduisant le texte manuscrit de l’auteur enluminé de plus de 60 aquarelles originales. De très nombreuses images d’archives (photographies, dessins, découpages de magazines, cartes postales anciennes…) parsèment également la mise en page, et contribuent à mêler de façon confusionnelle le réel, la fantasmagorie et l’imaginaire le plus débridé.
Hygiène est un garçon blond, charmant, pervers.
Hygiène est une jeune fille aux cheveux d’or, sensible, innocente.
Cet être à la nature hybride vit sur une île, avec son cousin Pierre et sa cousine Léna, jeune fille autoritaire et sadique mais d’une grande et troublante beauté.
Tantôt garçon, Hygiène est le souffre-douleur du beau Pierre.
Tantôt fillette, Hygiène est persécutée par Léna qui voit en elle sa rivale dans le cœur de Pierre.
Hygiène la nuit se réfugie dans un rêve étrange, où elle arpente les allées d’un jardin mystérieux, où des filles et des garçons vivent en parfaite harmonie, dans le bonheur perpétuel d’un terrain de jeu sans fin.
Mais ce paradis perdu prend des allures de cauchemar quand dans de paisibles clairières on retrouve les cadavres démembrés des plus ravissantes jeunes filles.
Un maniaque rôderait-il quelque part dans les confins de ce rêve, et tâcherait-il de le plonger dans la terreur ?
À son réveil, Hygiène Rose reçoit d’un énigmatique inconnu de bouleversantes lettres d’amour…
N’écoutant que ses passions Hygiène se lance à sa recherche.
Mais ne va t-elle pas au devant des plus terribles dangers ?
Sa nature ambivalente, entre innocence et perversion, triomphera-t-elle de ce qui pourrait être l’incarnation même du mal ?
À la fin du 19ème siècle, Lewis Caroll induisit son Alice à traverser le spectre de ce que près d’un siècle plus tard d’autres inséminateurs de l’inconscient collectif appelèrent, selon la formule de William Blake, les portes de la perception. Aujourd’hui, la figure d’Hygiène Rose, qui doit autant à la révélation androgyne de Ziggy Stardust et à la Révolution Surréaliste qu’à l’Ubu nihiliste d’Alfred Jarry et au Théâtre de la Cruauté, en conduisant le lecteur sur le chemin de son identité et sur la voie de sa dislocation, l’achemine vers une dimension inédite et nouvelle.
Ce monde, vestige de l’innocence et berceau de toutes les perversions, nous pourrions le qualifier d’utopie, presque aussi justement que nous l’appellerons réalité.
La voix sensuelle et habitée de son créateur orchestre une symphonie contemporaine, primitive et punk, scandée par les plus symboliques hurlements de terreur et par les plus déchirants cris de joie.
À la Marilou éthérée de Serge Gainsbourg, à la Nadja insaisissable d’André Breton, aux royaumes inconnus d’Henry Darger et à la poésie hallucinée du Scrap-Book de William Burroughs, La Fille-Miroir présente le miroir de tous les miroirs.
Un miroir de sublimation, pour révéler le temps présent.
128 pages