D’l’or est une suite de poèmes, le premier livre de Rosanna Puyol Boralevi, également fondatrice de la maison d’édition Brook. Un texte qui parle de la traduction comme d’un aller-retour plutôt que comme d’un aller simple, une oscillation, un espace social aux prises avec le quotidien, les discussions qu’on a, les chansons qu’on écoute, les gestes qu’on observe.
Dans D’l’or, le langage est mouvant à la façon d’un atelier de traduction collective où chacun*e projette dans les mots un sens différent. La langue se construit à plusieurs, à l’intérieur d’une communauté aux intérêts artistiques et politiques partagés, dont Rosanna consigne les propos pour mieux saisir comment se construit un langage commun. Elle invente, « agrandit l’espace commun du langage » – pour reprendre le terme de Nanni Balestrini dans Les invisibles.
L’autrice décrit des corps ; des corps dans un espace commun qui vaquent à différentes activités. Elle attrape avec des mots les images qui se créent et s’évanouissent sous nos yeux, comme dans la pratique du modèle vivant en dessin. Elle ose des néologismes, croisant le français et l’anglais. Rosanna parle de questions de genre de façon explicite, décrivant des scènes de sexe où l’inégalité des rapports est questionnée. C’est aussi un livre de rupture, où l’amour et l’amitié permettent une réinvention relationnelle et formelle.
Dans D’l’or, la matière précieuse se trouve dans un brouhaha de voix et d’échanges. L’écriture navigue entre des retours à la ligne rapide et des blocs, selon l’expérience qu’il s’agit de saisir. Des motifs reviennent : les oiseaux, l’eau, la musique. Des citations viennent interrompre les propos et mettre à distance le réel – en même temps qu’elles incitent à plonger dans le flux du texte.
• Rosanna Puyol Boralevi (née à Paris, 1991) est poétesse, traductrice, et éditrice. Co-fondatrice des éditions Brook, elle a publié des traductions de textes engagés et nourris par des luttes féministes et antiracistes, une littérature tant poétique que chercheuse qui prend la forme d’essais, manifestes, poèmes, romans et~ou critique d’art. Elle collabore avec des artistes sur des projets d’expositions, de programmes de vidéo et de performance, et organise, souvent avec des ami*es, des groupes de lecture, ateliers d’écriture et de traduction.
Dessin de couverture : Aminata Labor
164 pages

Donne des racines au loup-garou & fais courir l'arbre la nuit - Pauline Barzilaï
Autoportrait - Carla Lonzi
Slikmiks - Mikkel Sommer / Mekl
Soundtrack/s - Rosaire Appel
52 vendredis — Léonore Emond, Damien Duparc, Yaïr Barelli et Charlotte York
Beatmap - Alex Besikian
The Shelf - Journal 3
Aurore Colbert - Marie Mons
À peu près Euclide - Laurent Millet
interférence - 3 - maycec
Jérôme LeGlatin (avec Mel Crawford) - Le Crash
Idoine & Antonin Giroud-Delorme
Lausanne - Ronan Bouroullec
Entretiens – Jérôme Dupeyrat
Escape - Makiko Minowa
Pastel Tuning - Super Terrain
Les Versions - Laurence Cathala
Eldorado maximum - Les commissaires anonymes
Wayfaring - Patrick Messina, André S. Labarthe
Oblikvaj 4 - Last minute Shodo - Thomas Perrodin, Ensemble Batida
Un cheval, des silex - Benoît Maire, Sally Bonn
Goodbye - Hsia-Fei Chang, Sofia Eliza Bouratsis, Medhi Brit, Enrico Lunghi
Habitante 2 - Coll.
Flower Smuggler - Diana Tamane
Intérieurs - Claude-Hubert Tatot
Les ratons laveurs - Sophie Couderc 



