Closer est une bande dessinée qui met en scène un « miroir de poche » lors d’une promenade dans Angoulême, célèbre pour son Festival international de la bande dessinée depuis 1974. En feuilletant les pages, le lecteur découvre divers sites, dont beaucoup sont des vestiges d’événements passés dans la « Cité de la bande dessinée ». Cependant, l’environnement reproduit apparaît déformé, comme dans un miroir trompeur.
Chacun des dessins est répété sur une double page, devenant ainsi un « écho-comique » qui duplique l’environnement et les pages elles-mêmes. Rehaussé par une voix d’accompagnement qui fredonne des fragments épars de chansons de l’album culte de Joy Division, Closer (1980), le livre est une écholalie visuelle d’une promenade dans la ville qui déforme doucement son environnement et son paysage sonore en parallèle, constituant une introspection sur le langage de la bande dessinée.
Closer rend également hommage à la revue Internationale Situationniste, publiée à Paris entre 1958 et 1969. Cette publication réunit les principales stratégies situationnistes – la dérive et le détournement –, le concept du papier de couverture réfléchissant qui, tel un mercure en mouvement, reflète et déforme l’environnement immédiat ; elle reproduit aussi le format de la revue originale (24 x 16 cm).
Visuellement complexe et riche en références, ce guide (in situ) conduit le lecteur à travers un labyrinthe éphémère de récits multiples, de l’ancienne gare centrale d’Angoulême à son emblématique édifice Vaisseau Moebius, un « fantôme » postmoderne recouvert de miroirs, construit sur les ruines d’une ancienne abbaye, qui abrite aujourd’hui une partie de la Cité internationale de la bande dessinée et de l’image.
40 pages.