200 ex. / 25×35 cm – 21×29,7 cm – 15×21 cm / 60 page
Éric Tabuchi est un photographe français, qui fut également musicien au sein du groupe Luna Parker (il est d’ailleurs le « Éric » évoqué dans Tes états d’âme… Éric). Arpentant la France tel un géographe il photographie des paysages dans les zones périurbaines, cartographiant série après série une France à la fois banale et étrange, commune et inédite. Ces paysages sont souvent vides de toute présence humaine semblent appartenir aux grands espaces de l’Ouest américain : stations-service abandonnées, remorques de camions, terrains vagues, parkings, hangars, décharges, bâtiments industriels. églises de province, etc. Il a accepté d’être l’invité du troisième numéro de la revue BLANCHE, publication périodique de livres d’artistes. Pour cette soirée Éric Tabuchi sera présent à l’Espace Écureuil pour une présentation de son travail, de sa création éditoriale spécifique pour ce numéro de BLANCHE et pour discuter librement avec le public présent. Quentin Jouret, rédacteur en chef de la revue sera également présent et animera le débat.
“Adolescent, j’ai beaucoup écouté Who’s Next, le cinquième album du groupe The Who. La longue introduction du morceau Won’t Get Fooled Again réalisée au synthétiseur modulaire Arp possédait ce pouvoir hypnotique qui convient, j’imagine, aux tempéraments introvertis. Mais, plus que la musique dont je me souviens finalement peu, c’est la pochette du LP qui, durant tant d’heures passées à la contempler, s’est immiscée silencieusement dans mon esprit. Ce bloc de béton centré dans le plan carré de la pochette, cette image, dont je n’ai toujours pas épuisé la fascination, a posé, bien avant qu’il en soit question, les bases de mon travail photographique. Infrasculpture, travail présenté dans ce n° 3 de la Revue BLANCHE constitue donc un retour aux sources, une forme d’archéologie personnelle. La publication rassemble une série d’images, sorte de taxinomie des différents monolithes que produit l’industrie des travaux publics. La plupart des photos proviennent de l’Atlas of Forms. Toutes montrent des formes monumentales et incomplètes — soit en construction, soit à l’abandon — et qui, de fait, n’ont pas encore ou n’ont plus de fonctions. Anonymes aussi les photographies, images sans auteur véritable et trouvées dans l’amas inépuisable des photographies de chantiers consultables sur SkycraperCity ou sur des sites d’entreprises de construction. Vision idéalisée du monde, Infrasculpture pourrait en un sens être le catalogue d’une vente aux enchères de monolithes en béton.”