La genèse de l’art performance est constituée d’une multitude d’expérimentations transdisciplinaires qui ont remis en cause les modes d’existence de l’art. Prisée pour ses audaces souvent spectaculaires, la performance est aujourd’hui célébrée et présentée dans un grand nombre de lieux de diffusion de la culture.
Parallèlement à ce foisonnement de performances ostentatoires, on observe la présence croissante d’autres déclinaisons du performatif : pratiques furtives, immatérielles, actions intangibles ou avisuelles… On parle à ce sujet d’infiltrations, de processus, de manœuvres, d’art in socius, de services à activer.
Les auteurs de cet ouvrage sont des artistes et des chercheurs européens et nord-américains étroitement associés au développement de ces activités à faible coefficient de visibilité artistique. Non seulement ces approches transversales de l’art action se positionnent-elles aux frontières d’autres disciplines, mais elles débordent parfois le champ de l’art vers la philosophie, le politique, les sciences sociales ou encore les sciences naturelles. Ces chercheurs-créateurs parlent alors d’anti-performance, de lecture de l’espace, de géotransgression, d’agent d’art et du vacillement des frontières entre l’art et la vie. Ces approches convoquent des champs théoriques associés à de nouvelles façons de pratiquer la recherche-création et l’art en acte.
248 pages